samedi 25 août 2018

Orthographe de l'auvergnat 2


La base nous l'avons donnée ici



http://auvernhats.blogspot.com/2018/02/quelques-points-de-repere-dorthographe.html


C'est en général une base commune entre tous les écrivains littéraires ou narrateurs du quotidien.

Voici d'autres points sur lesquels les pratiques peuvent varier de l'un à l'autre :

(par convention j'indique la prononciation du pays de Salers quand ce n'est pas précisé)

- Le -T final est muet en auvergnat et ne fait pas liaison non plus : "Es anat en vïlo" [ij ana én byilo].

En général on l'écrit même s'il est muet depuis trois-cents ans.
Tout le monde l'écrit dans les participes passés : arribat, vengut, sont les orthographes cantaliennes depuis toujours.

(En Velay on note plus volontiers la palatalisation : vendiù(t) et le -T était plus aléatoire jusque assez récemment en grande partie parce qu'il y avait des liens avec les Provençaux)

Le -T est généralisé dans les noms : lhibertat, virtut, vertat...
même si la logique de dérivation virtuous, vertadier induirait des graphies virtu et vertat 
avec un gros point d'interrogation pour lhiberta(t).

- Les infinitifs n'ont pas de -R final sauf s'il est prononcé réellement.

Donc : chanta, flouri....

mais poudér, voulér, sabér.... au moins dans le Pays de Salers où on les prononce [poudér, boulér, chabir]

- L'hésitation la plus grande concerne les deuxièmes personnes du pluriel des verbes qui se terminent phonétiquement par une voyelle comme dans le texte de la Bourrée de l'image :



Que say venia.... chi voulia mè dourmï

Vermenouze et l'Escolo Auvernhato écrivent -S : venias, voulias... comme les Provençaux, et au présent : venès, voulès, et au premier groupe parlas, trabalhas...

Beaucoup de patoisants écrivaient et écrivent -Z comme en français, ce qui est plus logique car les finales -T, -TZ, -Z sont considérées d'instinct comme muettes par les locuteurs : veniaz, vouliaz, parlavaz / parlasiat et donc venez, voulez, parlaz, trabalhaz

Ici nous avons choisi de faire comme l'Escolo Gabalo de Lozère qui écrit -T : veniat, vouliat,et donc venet, voulet, parlat, trabalhat.

Nous avons fait ce choix à cause d'une phrase que tous les petits Auvergnats ont entendue dans leur enfance :

"Fazet un bounome de nèu ?" avec un T qui fait liaison;

mais -Z ou rien après la voyelle nous paraissent tout aussi bons. Simplement nous devions choisir d'écrire toujours de la même manière.

On trouve aussi par tropisme espagnol, mais très rarement : beniad, bouliad 
qui distinguent mieux la 2ème personne du pluriel des participes passés.


- J : nous avons indiqué la prononciation "comme en anglais" et "comme DJ en français"

L'est du Cantal, le Velay (plus petit que la Haute Loire) et le Brivadois prononcent DZ (et TS pour le CH) mais ça dépend souvent de la voyelle qui suit.
Cette prononciation est donc déconseillée au néo-locuteurs s'ils n'ont pas quelqu'un de proche pour les guider sur ce point.
Néanmoins il faut savoir que donc des patoisants écrivant une très bonne langue peuvent écrire par exemple "lou dzour, la dzalina, la dsournada".... (ils sont souvent de zones où la finale féminine tend plus nettement vers le -A)

- Evidemment selon la volonté de pan-auvergnat ou d'auvergnat local on écrit V ou B dans le Cantal.

Nous avons choisi le V mais nous gardons le B dans "parlabo..." et tous les imparfaits du premier groupe juste pour rappeler que la moitié de l'Auvergne prononce de la même manière le V et le B, et à cet endroit-là le B ne gêne pas nos compatriotes des départements 63 et 43.

En résumé on constatera qu'il y a consensus pour les voyelles.

Les Cantaliens auront remarqué que à la première personne du pluriel nous écrivons san, parlan.... qui sont les prononciation du Puy de Dôme.

Les prononciations cantaliennes chon, parlon.... ont l'inconvénient de ressembler aux troisièmes personnes du pluriel en Provence et en Velay (dans ces deux pays ils disent pàrloun mais écrivent parlon qui est moins lourd.

Même graphie dans le Puy de Dôme mais avec une prononciation -on possible.

Le Cantal dit aussi fazon, dizon... et nous hésitons toujours entre la forme du Puy de Dôme fazan, dizan ... 
et les formes fazen, dizen... qui sont usuelles en Haute-Loire et Lozère.

Evidemment, ces trois formes ayant une prononciation différente, en choisir une dans l'écrit impose aussi le choix correspondant à l'oral.


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